Mais en fait, que se passe-t-il quand on arrête toute activité physique ? On parle souvent des bienfaits du sport et de l’activité physique en général mais bien moins des conséquences de l’arrêt d’une pratique régulière. Les raisons d’un arrêt peuvent être multiples : manque de temps, manque de motivation, blessure, pause due aux vacances, grossesse… Jubiliz revient sur les différents effets consécutifs à l’arrêt de notre routine sportive.
Des impacts sur le corps et l’esprit
Arrêter une activité physique régulière, pour n’importe quelle raison, amène des effets à plus ou moins long terme et à différents niveaux. Nos corps étant tous différents, il n’y a pas de vérité absolue, nous parlons donc des impacts généralement perçus ou étudiés.
Au niveau musculaire, la baisse d’activité physique combinée au vieillissement peut impliquer une fonte de 20% à 40% de la masse musculaire. L’arrêt total d’une activité physique accentue cette fonte musculaire, impliquant perte d’endurance, de force et même d’équilibre. Au-delà des effets directs, la baisse de masse musculaire implique une augmentation du risque de maladies avec la diminution de sécrétion de myokines. Vous serez également plus sensibles à des douleurs chroniques comme les maux de dos ou autres douleurs.
Aux niveaux respiratoire et cardio-vasculaire, pas de bonnes surprises non plus ! Le cœur étant moins sollicité, il répondra graduellement moins bien à l’effort avec une possible augmentation de la pression artérielle. Pour la respiration, c’est la VO2 max qui dérouille. La VO2 max, représente la consommation maximale d’oxygène qu’une personne peut consommer sur un temps donné pendant un exercice. Concrètement, cela améliore l’endurance et diminue l’essoufflement. Pas de bol, l’arrêt prolongé d’une activité physique peut la faire diminuer de 20% en quelques semaines… On va alors être plus facilement essoufflé et fatigué, même dans des efforts du quotidien qui ne nous posaient aucun problème auparavant.
D’autres impacts bien connus apparaissent avec le temps. Prise de poids, augmentation de la glycémie, perte d’équilibre… C’est aussi sur le cerveau que l’arrêt de l’activité physique régulière joue. La sédentarité amène de la fatigue, du stress, un dérèglement du sommeil et des potentiels coups de mou.
Des effets répartis dans le temps
Bien sûr, tous les effets n’arrivent pas le lendemain de votre arrêt (et encore heureux !). Ceux-ci sont répartis dans le temps et peuvent s’accentuer avec la période d’inactivité.
Après deux semaines d’inactivité, les premiers effets se font ressentir. C’est la condition physique générale qui est atteinte avec une baisse des capacités respiratoires jusqu’à 10% en deux semaines ! Vous y repenserez la prochaine fois que vous êtes essoufflés dans les escaliers alors que vous n’en aviez pas l’habitude. D’autres changements moins perceptibles se font ressentir : tendance d’augmentation de la glycémie ainsi que de la tension artérielle et baisse potentielle de l’activité cérébrale au niveau de la mémoire. Ces effets restent néanmoins légers et facilement réversibles avec la reprise d’une activité physique même modérée.
Au bout d’un mois, c’est la perte musculaire qui se fait ressentir. Moins de tonus, on a tendance à se sentir un peu pâteux. Les capacités respiratoires continuent elles aussi de plonger : 15% après un mois et jusqu’à 20% après deux mois ! Justement, deux mois, c’est le moment à partir duquel les effets deviennent visibles avec une prise de poids (si vous n’avez pas modifié vos habitudes alimentaires bien entendu). A cela s’ajoute une possible baisse de morale, tant liée aux changements physiques qu’à la sédentarité (et la possible culpabilité). Alors, on reprend quand ?
Et qu’est ce qu’on fait maintenant ?
Comme expliqué précédemment, l’arrêt d’une activité physique régulière vient de différentes causes. Si l’arrêt vient d’une blessure, le mieux reste de continuer une activité physique sous une autre forme pour vous réparer sans pour autant totalement perdre le rythme.
Quoiqu’il arrive, même après une certaine pause, il est tout à fait possible de reprendre, et c’est même fortement conseillé ! On vous a déjà écrit un petit article sur le sujet.
Sachez que la grande majorité des impacts négatifs disparaissent avec la reprise. Il faut en général autant de temps de reprise que d’arrêt pour récupérer toutes sa condition physique. Alors un petit conseil : moins longtemps vous arrêtez, moins longtemps vous mettrez à vous en remettre !
Comme vous l’imaginiez, l’arrêt prolongé de l’activité physique entraine de nombreuses conséquences néfastes à plus ou moins long terme. Au quotidien, on retrouvera en particulier l’augmentation de l’essoufflement et de la fatigue, la prise de poids et la perte de masse musculaire. Les effets psychologiques ne sont pas non plus à négliger. Du coup, on vous conseille vivement de ne pas arrêter complètement, quitte à changer d’activité en cas de blessure ou de manque de motivation.
Références bibliographiques :
« Post-Season Detraining Effects on Physiological and Performance Parameters in Top-Level Kayakers: Comparison of Two Recovery Strategies », J. García-Pallarés and all, J Sports Sci Med. 2009 Dec; 8(4): 622–628.
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